Allo? Bonjour.. j'ai une fuite. [Pv Douglas Pete Monroe]

Invité

La journée avait si bien débutée. Un sommeil réparateur tandis que je savais que bientôt la pleine lune se poserait sur mon âme et que mon être changerait du tout au tout. Aurais-je des souvenirs cette fois? Aurais-je du sang sur les mains? Ou aurais-je une proie de choix et pouvant réduire à néant un monstre? Ce serait si délectable car la bête en moi serait ravie de ce décès. Cependant je ne pouvais pas prévoir, je ne contrôlerais rien et ça ne m'effrayait pas plus que ça. Avec les années j'étais devenue fière de ce que j'étais et tout cela depuis le premier jour. J'avais été libérée de mes chaines tandis que le monde s'effaçait pour me permettre d'en découvrir un autre. J'avais ainsi visité bon nombre de villes, de pays et aujourd'hui je vivais à Saint Gabriel. Je pouvais prendre un petit déjeuner sans soucis et au calme dans mon appartement. Avec le temps j'appréciais énormément le confort bien que je ne pouvais pas me résoudre à être loin de la nature. C'est bien pour cela que je faisais bon nombre de sorties seule. J'étais plus ou moins solitaire si on mettait de côté que je faisais partie d'une meute. Je ne les avais jamais vu sous forme humaine et ici je n'avais que des connaissances. Entre le boulot et ce besoin irrépressible d'errer loin de la civilisation je n'avais que peu de temps de faire des rencontres.

Certes j'avais croisé le chemin de Leah Clearwater il y avait très peu de temps, environ deux jours, mais c'était trop récent pour que je puisse me faire une idée exacte du lien existant entre nous. Bref ma vie était paisible et simple, j'en vivais très bien et je ne m'en plaignais aucunement. Bien au contraire même si un peu d'action ne serait pas malvenue. Je m'étais bien entendu préparée pour mon emploi et je m'étais dirigée vers ma boutique. J'étais la première sur les lieux et j'avais alors aperçu cette fuite dans la réserve. La pluie avait été présente cette nuit et j'en voyais les conséquences. Grognant dans le vide, j'avais essuyé le tout et mis à l'abri ce qui aurait pu être touchée par cette catastrophe non naturelle. Il fallait arranger cela de toute urgence car un tel soucis dans la réserve pouvait avoir des dégâts pour mon compte en banque. Accueillant mes employés et les premiers clients je tentais de trouver un entrepreneur. Ce ne fut pas chose aisée vu que la ville est petite. Certes je ne connaissais pas encore entièrement les lieux mais j'eus la chance d'apercevoir un camion sur le trottoir en face. Un numéro s'y trouvait et je ne perdais pas de temps à savoir si oui ou non il s'agissait d'une bonne idée. Je ne pouvais pas me permettre de tergiverser à tord et à travers.

Laissant la boutique entre de bonnes mains, je faisais signe aux serveurs que je revenais dans peu de temps. Ils étaient au nombre de deux ce qui suffisait amplement vu l'heure du jour. Il était à peine 9 heure et nous étions un mardi. Je me posais contre l'un des murs de la réserve, observant la fuite tout en écoutant la tonalité du téléphone. Soudainement tout ceci s'arrêta et je pris la parole.

"Bonjour. Ce serait pour savoir si vous pouviez venir réparer une fuite dans les heures à venir? J'ai vu votre numéro sur un camion et je suis assez pressée je l'avoue."

J'avais été polie et ma voix était calme. Depuis le temps je savais contrôler mes sentiments même si ce problème soudain m'enquiquinait. Ce n'était pas du tout prévu et bien que je possédais un don, il ne m'était d'aucune utilité à cet instant. Mon soucis ne provenait pas des autres mais d'une stupide fuite. Enfin il y avait sûrement une raison pour que cela arrive. Il fallait seulement que je trouve laquelle. Dans tous les cas je n'allais pas faire dans la dentelle et n'étant pas du genre à y aller par quatre chemins j'avais tout de suite mis le décor en place. Soit il pouvait et tout allait pour le mieux, soit je cherchais ailleurs. D'ailleurs qui avais-je au bout du fil? Je devais également me présenter mais encore fallait-il qu'il ou elle soit disponible pour venir m'aider. D'ailleurs je continuais sur ma lancée pour ainsi ne pas perdre la moindre seconde.

"Si vous ne pouvez pas venir pourriez-vous m'indiquer un autre entrepreneur?"

Invité

La journée était encore jeune. Douglas aimait aller prendre un café au McKibbins Irish Pub. Chaque matin, il arrivait vers 8 heure, tirait un tabouret du zinc et s'asseyait, Kibbins se tournait pour lui préparer un expresso. Au fur et à mesure, les deux hommes avaient rythmés leur début de journée sur cette petite routine.
La journée s'annonçait nuageuse, la veille au soir, une pluie régulière était tombée jusque tard dans la nuit et au petit matin, l'aspalte était parsemé de flaque ici et là révélant l'irrégularité de la route.

Douglas avait pris le journal pour regarder les résultats du hockey qu'il avait raté le week end précédent mais il savait pertinament qu'un Mardi, il avait peu de chance de tomber dessus, alors il parcouru rapidement le canard à la recherche d'un titre accrocheur, ça l'aidait à émerger doucement. Soudain, son téléphone sonna. Le patron du bar le regarda, lui fesant un signe de tête entendu.

"- Les affaires commencent tôt...humm...C'est toujours mieux que d'attendre après le boult!"

Douglas hocha de la tête sans pour autant entendre vraiment la réflexion du barman puis s'éloigna vers la vitrine face à la rue.
Une certaine Madison Konhet avait une fuite d'eau dans sa réserve, elle cherchait un artisan pour avoir un devis et savoir de quoi il en retournait.
Monroe connaissait vraiment bien assez bien la région, la ville n'était pas très grande et pour quelqu'un qui y avait vécu toute sa vie, les nouvelles allaent vite. Douglas connaissait le commerce que la jeune femme tenait. Il scrutait la rue, les yeux mi-clos rivés sur la librairie, comme s'il tentait de la sonder.

"- ....Oui, je peux passer. Ça aurait été m'esquein de vous dire le contraire, au vu que je me trouve chez McKibbins...de l'autre côté de la rue. À tout de suite!" Il sourit.

Ses narines bougeait, humant l'air, sa respiration profonde et lente lui permettait de capter toutes les effluves de l'établissement gérer par Madison.
Elle sentait le chien à plein nez...mais ça n'était pas d'aujourd'hui qu'il le savait.
Il raccrocha, l'attention toute dirigée vers son prochain rendez-vous, lançant au tavernier:

"- Tu mets ça sur mon compte...Je dois y aller!

Mais le barman s'était redressé et ne semblait pas l'entendre de la même oreille.

"- Hééé! Doug! T'as déjà une ardoise importante...Avec ce que tu gagnes, tu pourrais bien me régler chaque mois..."

C'est alors qu'il sentit qu'il avait peut être été trop loin, la réputation de Monroe n'était pas à faire. Tout le monde savait qu'il démarrait au quart de tour et malgré la carrure de Mc Kibbins et l'habitude qu'il avait des bagarres de bar, il semblait se décomposer.
Douglas s'était retourné avec une rapidité déconsertante, le visage fermé, ça, ça n'était pas un indice de son humeur. Le vieux, derrière con comptoire commençait à reculer, la mine déconfite en balbutiant des mots pour tenter d'appaiser Douglas.

"-...Comprend moi Doug...Tu sais que moi, j'ai jamais eu le moindre soucis avec la famille Monroe...Je vous ai toujours respecté mais je dois gagner ma vie...hein?"

Douglas était conscient que par moment, son caractère entier créait des quiproquos. Monroe posa les bras sur le comptoire et sortit son porte feuille d'où il tirait déjà des billets.

"- Je te dois combien?"

Bientôt, Douglas sortait du pub, traversait la rue d'un pas nonchalant mais décidé puis poussait la porte de la librairie qui fit un tintement clair et agréable. Un serveur d'environ 25ans, habillé très sobrement d'un pantalon noir coupe classique à pince et d'un tee-shirt noir floqué du nom du magasin. Il parlait poliment et peu fort. Douglas pensa qu'il avait bien l'air de sa voie. Chatain, la raie sur le côté très bon chic-bon genre, le visage imberbe, il indiqua d'un geste déicat l'endroit où l'entrepreneur trouverait la patronne.

"- Bonjour! Je suis Douglas Pete Monroe et...vous pouvez m'appeler Douglas.

Monroe était dans l'encadrement de la porte, les mains appuyées sur les montants, il regardait l'étendu des dégats mais ne vit rien de significatif, la jeune femme était au bas des marches au milieu de la réserve regardant vers Doug.

Une belle brune, les cheveux lisse tombant comme des fils de soie sombre sur ses épaules, le visage fin, le regard sombre, la bouche délicat figé dans une expression béate et un peu naïve qui semblait vouloire dire "Et maintenant...qu'est ce qu'on fait?", environ 1m60, des courbes harmonieuse, une jolie poitrine, des jambes musclées mais élancées, le tout souligné par une robe blanc épousant son corps aux motifs minuscules de petites fleurs très claires s'arrêtant à mi-cuisse, affublée d'un décoleté généreux qui laissait légèrement voire la commisure de ses seins. Elle avait un leggings noir et des bottes "molles" qui retombait un peu sur le pied. Elle était superbe.

Douglas avait vraiment très envie de lire...tout ce qu'il y avait ici.
Les parfums de la jeune femme lui montait aux narines, les effluves de son corps mélangés aux parfums émoustillaient les sens de Monroe. Le regard noir rivé sur la jeune femme, la louve, il sentait ses sens lui échappée, son instinct animal le titillait.

Invité

La voix était celle d'un homme je ne pouvais pas en douter. Cependant je ne connaissais pas ce timbre de voix, il n'avait donc jamais mis les pieds dans mon commerce pendant que je me trouvais ici. Ne connaissant pas toutes les personnes résidant dans les environs je pourrais ainsi en rencontrer une de plus. Dans tous les cas j'étais au téléphone avec un être pouvant me venir en aide dans les minutes à suivre étant donné qu'il n'était pas si loin que ça. Le camion devait être le sien et cela m'arrangeait fortement. Ainsi mes soucis s'envoleraient dans la journée et je pourrais continuer mon emploi dans les règles de l'art. Je regardais la fuite détruisant tout sur son passage, selon moi, tout en écoutant l'homme au bout du fil. Pourtant il n'était pas seul, il y avait du bruit derrière et j'ai vite compris pourquoi vu le lieu où il se trouvait. Si tôt? Et bien il ne perdait pas de temps mais ce n'était pas mes affaires. J'avais d'autres choses à penser et il était le cadet de mes soucis. Tant qu'il ferait son boulot comme il se le devait tout irait pour le mieux. Restant calme et posée je repris la parole avant de raccrocher. Certes je m'étais présentée de manière rapide pour ainsi lui situer où je me trouvais mais je ne devais pas manquer à mes devoirs. On m'avait inculqué la politesse et cela il y avait fort longtemps à présent.

"Je vous remercie et je vous dis donc à tout de suite."

Mon ton était sûrement plus enthousiaste sur la fin. Rangeant le téléphone avant de retourner dans la réserve, j'avais bien fait attention de prévenir mes employés. Ils sauraient ainsi indiquer au nouveau venu où il pourrait me retrouver ce qui arriva très peu de temps après le coup de téléphone. On ne pouvait pas dire qu'il manquait à sa parole. Mon regard se posa sur lui et je détaillais son visage tout comme ses sentiments. Mon don était une chance mais également une malédiction. Cependant auprès des miens il était fort utile. J'avais appris à le contrôler avec le temps mais face à des inconnus et surtout des personnes ayant un tel parfum, je ne pouvais pas me permettre la moindre erreur. Un de plus a avoir une telle fragrance. Ils étaient bien trop nombreux selon moi et s'ils étaient ici ce n'était pas pour rien. Après tout les vampires n'étaient sûrement pas loin à ce rythme. La meute serait-elle au courant à temps? Qui pourrait le dire. Nous ne nous connaissions que lors des pleines lunes. Notre apparence humaine n'était pas connue des autres enfin normalement. J'avais beau lire les sentiments des autres, je n'étais en rien télépathe. Seule notre chef à tous devait bien se douter de notre apparence. Elle avait beau avoir fait de nous des loups et louves, les souvenirs pouvaient rester.

Bref je m'éloignais de ce genre de penser pour ainsi me concentrer sur lui. Je lisais en lui presque comme dans un livre ouvert. C'était plutôt aisé et vu qu'il ne se doutait pas de ce don, il ne se retenait aucunement. Une chance pour moi. Je lui faisais signe d'approcher pour ainsi l'éloigner des clients. Je ne désirais pas qu'un autre problème et cette fois de taille fasse irruption chez moi. Il sentait le loup, il était un loup et il devait se calmer.

"Bonjour Douglas. Je suis Madison la gérante de ce commerce. Et voici donc ma fuite. Qu'en pensez-vous?"

Je fis un signe vif et bref en direction de mon problème du jour. Refermant la porte derrière lui, nous étions ainsi seul à seul. La réserve était plutôt imposante, nous n'étions donc pas collés l'un contre l'autre. D'une part je n'apprécierais guère un contact si intime si tôt, et de deux il y avait des convenances à respecter dans ce monde. Me posant à nouveau contre l'un des murs porteurs j'attendais patiemment son verdict. Cependant je ne pus m'empêcher de lui poser des questions. Ainsi à l'abri des oreilles indiscrètes je pouvais en apprendre plus sur lui. Après avoir agi ainsi en compagnie de Leah je pouvais bien en faire de même en sa compagnie. J'avais vite remarqué un certain charisme émanant de lui, il était sûrement le dominant d'une meute. On ne pouvait pas réellement en douter en le voyant. Il fallait se méfier également car vu sa carrure il était une sorte de force de la nature. Si on ajoutait à cela son clan, c'était même dangereux. Son emploi devait être un jeu d'enfant selon les situations. Bref sans cesser de l'observer et ainsi de le garder à vue, j'usais de mes autres sens pour en apprendre plus sur lui.

"Odeur plus agréable que celle des vampires à n'en pas douter. Enchantée de vous rencontrer. Nous pourrions nous qualifier de cousin vu nos clans respectifs.. Dites-moi Douglas, vous résidez ici depuis longtemps? Je ne vous avais jamais croisé auparavant."

Après tout Leah m'avait plus ou moins répondu de son côté. En ferait-il de même? Je n'étais en rien agressive à son encontre, juste prudente vu ses émotions. Saurait-il se contrôler? certes c'était flatteur mais tout de même, je n'allais en rien mettre un pull. Les clients devaient déjà parler du fait que nous étions enfermés dans la réserve, cela suffirait amplement à faire des gorges chaudes pendant des semaines. Autant ne pas en rajouter une couche. Cependant on ne pouvait pas dire que cet homme n'était pas attirant mais je n'étais pas du genre à être une "marie couche toi-là".

"Et êtes-vous dans une meute?"

Je n'y allais pas par quatre chemins. C'était à voir si cela lui plaisait ou non. Pourtant je ne doutais pas qu'il était du genre à bien se faire comprendre. S'il désirait parler il le ferait savoir.

Invité

Douglas balaya pour l'instant les interrogations de la jeune femme en avançant vers la tache qu'il voyait au plafond. Les mains sur la taille, regardant tour à tour le plafond, le sol, il soupira puis se retourna vers Madison.

"- Je pense qu'il doit s'agir d'une tuile qui a du casser et avec les pluies de cette nuit, vous voilà avec le début d'une chouette marre. Je vais devoir monter sur le toit pour réparer. Ça va me faire perdre la matinée je pense et je peux d'ores et déjà vous dire que vous devriez en avoir pour environ 500$...Je peux guère faire mieux! Mais laissez moi regarder ça de plus près et avant d'entamer quoique se soit, je vous dirais précisément combien ça vous coûtera."

La jeune femme fit une petite moue en entendant la conclusion de l'entrepreneur. Les deux protagoniste restèrent un instant sans piper mots. Douglas, reluquait la commerçante. Le silence devenait quelque peu pesant, amplifier par cette pièce sans âme qui vivent. Deux pas séparait les deux Loups-Garous, Monroe s'avançait suffisamment près pour que la conversation devienne plus qu'intime. Il se racla le plus délicatement possible la gorge pour tester le volume de sa voie puis il rompit le silence. Madison fit un léger mouvement de recul.

"- ...Enfin, qu'alliez vous imaginer?...Vous savez, tout à l'heure, vous n'avez pas été très prudente...Vous et Moi, nous nous connaissons, mais il ne sert à rien d'en parler à la lumière du jour où des oreilles sournoises se plairaient à de telles déclarations. Je ne sais pas qu'elle sont vos...comme dire... »aptitudes particulières », si vous comprenez mes sous-entendu, si à quel « club » vous appartenez...pour ce qui est de mon cas et de ce que je sais de vous, et bien...Je savais qui vous étiez, je vie ici depuis ma naissance, mon père à monter cette affaire, alors, oui, je connais pas mal de gens ici et les nouvelles vont vite. Par ailleurs, il est difficile de cacher son vrai moi entre nous. Si nous ne nous sommes pas rencontrer avant, c'est que je ne voyais pas l'intérêt de cette rencontre..."

Douglas fit une pause.

"-...Mais il me semble que les conseils que je vous prodiguais, je ne les respect pas...Écoutez, nous pourrions nous voire, ailleurs, à un autre moment de la journée. Pour l'heure, je dois m'y mettre car à la prochaine pluie, vous allez avoir un étang ici."

Monroe esquissa un sourire, se retournant pour retourner à son camion, il passa la porte qui menait au magasin, laissant Madison derrière lui.
Il arriva à son fourgon, ouvrit les portes arrière et tira sur l'échelle. Il passa un bras dans un échelon se calant un montant de l'échelle sur l'épaule. Doug regarda attentivement la circulation avant traversa car l'échelle qu'il avait sur l'épaule faisait une barrière en travers de la chaussée, il ne voulait pas être victime d'un accident qui aurait peut être révélé son état de Loup-garou.
C'est une chose qu'il redoutait, l'accident, car il ne savait pas comment il arriverait à gérer la douleur ou la rage dans de tel moment.
Il passa par une petite impasse sur le côté du magasin où il cala l'échelle pour monter sur le toit. Il repartit vers son camion pour prendre des fournitures. Le toit n'était pas haut mais avec les pluies, il pouvait être glissant.

Douglas grimpa et vit qu'il ne s'agissait pas de tuile mais d'un revêtement spéciale, il y avait en effet un troue dans le revêtement créer par un bout de métal qui avait du être balancer par des gamins qui n'avait rien de mieux à faire. Le toit était jonché de tas de bricole, cailloux, bout de bois et...un ballon. Des enfants avaient du vouloir récupérer leur jouet mais sans succès.

Monroe redescendit pour confirmer le montant des travaux afin d'avoir l'avale de la patronne. Il était rentré dans la magasin et s'essuyait les mains.

"- Madison!...Il va falloir que je recolle un élément sur votre toiture de façon à colmater la fuite, je devrais en avoir pour la matinée...ça vous fera 500$. Voulez vous que je répare?"
Douglas la fixait, détaillant son visage légèrement penché sur des documents qu'elle regardait. Concentrée, elle tentait de faire tenir une mèche de cheveux qui n'arrêtait pas de lui venir devant ses yeux. C'était une femme très belle, Monroe prit donc quelques instants à la reluquer sans la déranger davantage.

Invité

Je le laissais observer ma fuite et quand il reprit la parole je fus surprise par le montant. 500 dollars? Il voulait donc ma mort? Bon d'accord j'exagérais fortement étant donné que je n'étais pas sans le sou. Au contraire avec mon âge j'avais pu faire de bonnes économies bien que je ne le montrais pas. Je faisais attention et qui sait, un jour je pourrais en avoir besoin. Cependant la somme qu'il me demandait n'était pas rien. Il faudrait que j'explique d'où elle venait et à présent les banques n'étaient très tendres. Bref je fis une légère moue non pas que je sois déçue mais plutôt embêtée par tout ça. Cependant ça ne m'empêcha pas de continuer de converser en sa compagnie quand bien même je reculais d'un pas pour ne pas être trop proche de lui. Les contacts n'étaient pas ce qui m'attirait le plus en compagnie des inconnus. Il avait beau être un loup il n'était pas un ami, juste une connaissance pour l'instant. Je le trouvais bien trop entreprenant à mon goût surtout qu'il ne savait pas que je lisais ses sentiments. Je n'allais pas tout lui confier non plus comme je ne savais rien de lui à part qu'il était un loup différent de ma meute. J'avais posé diverses questions et il y répondit d'une manière différente à celle que j'attendais. Après tout ici nous étions à l'abri des oreilles indiscrètes et j'avais fait attention à prendre du bon personnel.

Bref s'il voulait que l'on se revoit pour parler de ça et uniquement de cela, qu'il en soit ainsi. S'il le fallait je mettrais les points sur les "i". Je n'étais pas une faible femme et il faudrait qu'il se le tienne pour dit. Pourtant il savait déjà pour moi ce qui ne me rassurait guère. Que savait-il d'autre? Il fallait réellement que nous ayons une conversation en tête à tête. Mais où? Après tout si ici cela ne lui convenait pas, les autres lieux possibles n'étaient pas vastes. Nos lieux de vie respectifs pourraient être possible ou alors la nature. Je préférais le second choix, allez savoir pourquoi. Au moins ce serait en terrain neutre et encore il pourrait y conduire sa meute. Cependant je le saurais vite grâce à certaines petites facultés personnelles. Dans tous les cas il fallait que je lui réponde et cela avant qu'il n'aille voir l'étendue des dégâts. C'est donc d'une voix calme et posée bien que la distance nous séparant était trop faible à mes yeux, que je reprenais la parole.

"Et bien soit. Nous nous reverrons. Il faudra voir où cela se fera par contre."

Par la suite je refermais la porte derrière nous et retournais à mes affaires. J'avais quelques papiers à remplir pour ainsi préparer mes commandes. Je le laissais donc vaquer à ses occupations et je m'étais penchée pour ainsi vérifier que tout était bon. Une mèche me voilait souvent le visage et je la repoussais du revers de la main avant de tenter de la caler derrière mon oreille. Tout semblait aller pour le mieux et quand bien même il était de nouveau dans le magasin je ne lui répondis pas dans l'immédiat. Je terminais de compter mes frais surtout vu ce qu'il venait de m'annoncer. Quelle poisse.. Cette journée n'était pas radieuse sur de nombreux points à présent. Me relevant pour ainsi lui faire face je soupirais une dernière fois avant de prendre ma décision.

"Très bien, allons-y. Je vous payerais donc 500 dollars. Je vous laisse travailler et si vous avez besoin de quelque chose n'hésitez pas."

Je m'approchais de lui et chuchotais alors pour que lui seul puisse entendre. Mes lèvres bougeant à peine. Après tout il devait être digne d'un loup niveau ouïe non? Je le saurais bien vite. Je ne savais que peu de choses sur ce clan.

"N'oubliez pas que nous avons à parler plus tard. Dites-moi quand vous aurez du temps."

Je lui adressais un sourire sans pour autant vouloir l'aguicher et retournais dans la salle pour ainsi saluer quelques clientes et clients. Depuis l'ouverture il y avait beaucoup plus de monde et je pouvais distinguer quelques regards posés sur Douglas. Il attirait les foules et surtout les donzelles. Je continuais d'errer dans la boutique pour ainsi travailler en toute tranquillité. Bien sur quelques clientes chevronnées mais me posèrent des questions sur l'entrepreneur. Les gens ont une imagination impressionnante des fois. Je leur répondais calmement tandis que le temps passait. Au bout d'un moment je sortis pour ainsi voir ce qui se tramait sans grimper bien sur.

"Tout se passe bien? Vous désirez boire quelque chose? Manger?"

Après tout il était venu rapidement, je lui devais bien ça même si le prix était important. Il était aimable et il pourrait toujours me donner des informations sur ce qui se tramait dans les environs. Allez savoir.. Je n'userais cependant pas de mes charmes. Il y avait des limites à tout. Et ça serait bien trop facile comme manière de faire. Le corps ne s'offre pas à n'importe qui quand bien même cet homme attirait les regard.

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La tache était relativement simple, un peu longue, mais aisée. Douglas avait commencé par enlever toutes les saloperies qui se trouvaient sur la toiture, puis il avait examiné l'ampleur des dégâts. Il avait retiré un morceau de « bardage canadien », celui qui était abîmé enfin, il avait commencé à refixer un élément pour réparer.

Le vent et le froid ne facilitait pas le travail de Douglas. Prendre du vent dans les esgourdes toute une matinée, finit par donner mal à la tête et peut vous faire perdre l'équilibre.

Monroe n'était plus vraiment à ce qu'il faisait. Son esprit vagabondait, se rappelant la vision Madison, seule au milieu de la réserve. Elle avait quelque chose qui avait retenu son attention. Le seul fait qu'elle soit un«e» Loup-garou était déjà en soit une détail «agréable», car longtemps, les histoires de Loup-garou ne parlaient que de mâle.

Comme tout le monde, lorsqu'on est marqué par une rencontre, il arrive qu'on ressasse nos conversations, nos faits et gestes, qu'on les «corrigent» en rêve et Douglas ne faisait pas exception à la règle.
Quant à son comportement, il n'était pas dupe, il savait qu'il pouvait paraitre froid, ou autoritaire.

Pour l'heure, perché sur le toit, il repensait à son attitude lorsque Madison lui avait posée des questions sur sa condition de Loup-garou. N'aurait il pas pu être un peu plus aimable? N'aurait il pas pu lui répondre, sans jouer les machos?
Seul, à coller le morceau de bardage sur la toiture, il souffla énergiquement comme exaspéré par ses pensées. Surement le comportement qu'il avait eu avec Madison?

Il entendit soudain Madison au bas de l'échelle lui proposant un rafraichissement. Il opina d'un signe de tête , un sourire discret sur les lèvres et descendit pour la rejoindre.
Elle marchait devant lui, le laissant profiter de sa silhouette et son parfum délicat flottant à son passage. Il lui fallut un discipline de fer pour ne pas regarder la rondeur de ses fesses. Il est vrai que la plupart du capital se situait plutôt dans le porte feuille de gens d'une cinquantaine d'année, alors, lorsqu'une jeune femme qui n'avait pas trente ans, de surcroit superbe, lui demandait de bosser à la réfection de son commerce, c'était parfois difficile de garder toute sa concentration, et après tout, il n'était pas de bois.

Arrivé à la porte du magasin, Douglas barra le chemin gentillement, posant son bras en travers de la porte que Madison allait pousser.

"- Heuu...Je ne voudrais pas jouer les pénibles mais je pense que même pour votre commerce, il serait préférable que je ne soit pas dans les rayonnages de votre librairie ou même au salon de thé...Regardez mon Jean's!...J'ai des taches d'humidité et même des traces de mousse venant du toit...Sans compter que je sent... "la transpiration "".
Expliqua-t-il en terminant par un pseudo sourire sarcastique.
Il lâcha la porte, Madison le frôlait presque en ouvrant et Douglas rajoutait en murmurant.

"- Vous prendriez un pic-nique, un dimanche après midi dans un endroit... "tranquille " mais découvert en forêt...avec moi?...ça pourrait aller? Je ne suis pas quelqu'un qui aime beaucoup la foule et je serais certainement plus civiliser si j'étais dans un endroit que je connais bien, sans qu'il y ait trop de monde...hum?... "

Le couple s'était figé un instant sur le pas de la porte, pas dedans mais pas dehors et les gens qui cherchaient un bouquin s'était arrêté. On aurait dit qu'il était tous suspendu à la réponse ou à la réaction de Miss Konhet.

Invité

Le temps passait à son rythme bien que je ne le remarquais que très peu. Heureusement au bout d'un moment je sortis pour ainsi me rendre compte des efforts faits par Douglas. Il était fort aimable d'agir ainsi et si rapidement. De plus il s'était mis au boulot et il semblait agir avec sérieux. Je n'étais en rien experte et jamais je n'avais eu ce genre d'emploi dans ma vie. Peut-être un jour qui sait. Pour l'instant je tenais ce commerce et il me convenait à merveilles. Je pouvais rencontrer bon nombre de personnes et ainsi profiter de leur présence sans pour autant m'inquiéter de leur sort. Je n'attaquais jamais des faibles par exemple.. Tout dépendait de leur attitude en fin de compte. Mais je n'avais guère le temps de m'inquiéter de tout ça. Disons que je venais de lui demander s'il voulait quelque chose pour se désaltérer ou même pour manger. Nous avions de tout ici même si ce n'était pas extraordinaire. Ce n'était pas un restaurant de renom après tout et les gens pouvaient faire une pause et apprécier les ouvrages se trouvant ici. Que ce soit très littéraire ou non, ça n'avait aucune importance. Tant que l'on pouvait lire et se reposer, c'était l'essentiel et j'avais fait en sorte qu'il y ait de tout. Dans tous les cas il avait acquiescé et je le regardais descendre. Je ressentis les sentiments de deux jeunes femmes aux alentours.

Je fus surprise et mes joues prirent une teinte plus prononcée. Je n'avais pas les paroles mais elles semblaient fortement intéressées et titillées par l'apparence de Douglas. Quelle drôle d'idée alors qu'elles ne le connaissaient en aucun cas. Bon j'avoue que l'apparence peut faire beaucoup de choses mais de là à éprouver une telle envie, c'était fort étrange. Les mœurs avaient évolué d'une drôle de manière, nous étions bien plus libérés qu'autrefois. Ce qui n'était pas forcément un mal, encore fallait-il avoir un juste milieu. Bref je lui laissais la place de se mettre debout convenablement puis repris le chemin en direction de la boutique. Cependant je fus bien vite arrêtée dans mon élan par son bras. Ce n'était pas inamical, je le ressentais bien. Il n'avait pas tord mais le temps n'était pas très agréable en cette saison. Il y avait bien une autre solution. Je tournais légèrement mon visage pour ainsi planter mon regard dans le sien. J'observais la teinte de son regard tentant de comprendre ce qui pouvait affoler la gente féminine à ce point. Bien entendu ce n'était pas les yeux que les deux jeunes demoiselles avaient observé mais bel et bien son fessier. Je n'en doutais aucunement. Mais il n'avait pas que ça pour lui, si?

"Nous pouvons très bien mettre de quoi protéger un siège près du bar. Ainsi vous serez bien plus à l'aise qu'à l'extérieur. Qu'en pensez-vous?"

Je remarquais le regard des clients, ils avaient cessé de bouger devant son attitude. On aurait presque pu se croire dans un film mais il n'en était rien. Mais voilà que son murmure me parvint tandis que ma main se posait sur la poignée de la porte. Je ne l'ouvrais toujours pas tandis que je pris le temps de lui répondre d'une voix calme et non pas dans un murmure. Au moins les autres en auraient pour leur argent et ils se feraient leur film seul comme des grands.

"Très bien, je viendrais à vos côtés. Cependant il faudra nous donner rendez-vous à l'orée des bois. Cela vous convient-il?"

Je lui adressais un léger sourire sans pour autant que ce soit un sourire colgate. Vous savez le genre de sourire que vous offrez lors d'un rendez-vous pour un emploi ou juste pour être poli un minimum. Là c'était plus naturel dirons-nous. Disons que je n'étais pas du genre à faire confiance aisément aux autres pourtant mon instinct ne me donnait pas l'impression qu'il me voulait du mal. Je serais malgré tout sur mes gardes surtout en pleine nature et seul à seul. Un peu comme dans la réserve lors de son arrivée bien que l'endroit sera bien plus verdoyant et agréable. Je finissais de pousser la porte et passais sous son bras, le frôlant de ma chevelure, pour finir par rentrer dans la boutique. Tout le monde reprit son activité bien que les regards se portaient sur nous. Il en allait souvent ainsi dans de petites villes comme Saint Gabriel. Je l'avais vécu un bon nombre de fois surtout dans les anciens temps si l'on pouvait dire cela ainsi.

"Alors que prendrez-vous? Et puis-je me permettre de vous tutoyer? Après tout ce serait préférable surtout lorsque nous nous reverrons. Au fait les payements par chèque sont possible?"

Tant de questions en si peu de temps. Au moins il y avait divers sujets et qui sait si les autres s'en focaliseraient sur un plus qu'un autre. Il ne fallait pas rêver je suppose, il n'entendrait que le fait que nous allions nous revoir. De vraies commères, c'était amusant et embêtant. Mais étant donné que je désirais tout contrôler sur ce point précis, je pourrais en rire. Normalement tout du moins. Bref j'en revenais à mes moutons et préparais un petit espace à l'écart pour Douglas, posant un morceau de tissu sur le siège je revenais vers lui pour ainsi poser ma main sur son avant-bras et tenter de le conduire jusqu'à ce coin privé. Délaissant bien vite sa peau je me mettais de l'autre côté du bar.

"Je vais m'occuper de ce que vous désirez. Je suis à votre écoute."

Invité

Les gens étaient tellement conventionnel, prévisible et même ennuyeux. Douglas suivait Madison, le torse bombé, fière avec la mine fermée. Tour à tour les gens baisaient le regard en croisant celui de l'entrepreneur.

Ce genre d'attitude avait le dont de le mettre hors de lui, il estimait que lorsque l'on était pas d'accord avec quelque chose, la dernière des attitudes à avoir c'était cette mine ulcérée. Il pensait que c'était la dernière des lâchetés, tenter d'intimider quelqu'un de cette façon, c'était masqué son impuissance et instinctivement, comme un animal qui voudrait montrer son rang, il prenait cette attitude conquérante, hautaine et dédaigneuse.

Beaucoup de ses émotions le reliait directement à son états de Loup-garou, il n'était pas un Alpha pour rien. Chez lui, l'homme et l'animal était très lié, il aurait été difficile de ne pas le reconnaître si vous l'aviez vu en homme puis en bête tellement l'un et l'autre fusionnait.
Il sentit la chaleur de la main de Madison sur son bras bouillant. J'peux vous dire que si l'un de ces cul-serrés de client avait fait un commentaire, Douglas serait partit au quart de tour pour rien que pour le mettre devant ses opinions.

Certains pensait qu'il était incontrôlable et qu'il n'écoutait jamais sa raison mais combien peuvent prétendre s'être battu avec lui?...Certainement pas la moitié de ceux qui colporte des histoires à son sujet mais l'homme s'assumait pleinement, en tout point et lorsque certains voulaient faire les malins, Douglas ne se débinait jamais, ce qui n'était pas le cas des gens qui jouaient les gros bras, alors, la plus grande partie du temps, les branleurs s'écrasaient devant Douglas mais cela n'empêchait pas de faire des ragots. Et vous savez comment se répandent les « on dit »?...Ils sont toujours déformés et amplifiés!
Voilà comment Monroe était devenu quelqu'un de craint et respecter mais ne vous y trompez pas, lorsque les choses se gâtaient, Douglas était largement à la hauteur de sa réputation.

Il s'assit au comptoir, non sans donner un coup d'œil circulaire sombre à la pièce.

"-...Je présume que vous n'avez pas de « bière »?...HoOof! Heuu...si vous n'aviez pas de bière, ça serait un café...Merci! "

Madison était partit voire ce qu'elle avait. Doug regardait dans le vague à tapoter des doigts sur le comptoir. Il appréciait le calme de l'endroit et visiblement, le bruit de « tacatac...tacatac... » sur le zinc n'était pas du goût de tout le monde. Un vieux monsieur le regardait avec insistance, les yeux froncer puis il finit par dire à Douglas qui n'avait pas encore saisit.

"-Jeune homme...ça vous em...merdrait d'arrêter de taper sur ce comptoir! Vous n'êtes pas au bar!... "

Monroe sourit devant l'audace du vieux et s'arrêta, il fit un grand soupir, repensant à quel homme il ressemblerait lorsqu'il serait vieux. Aurai-t-il le même courage que ce grand père? Reprit par la réalité, il se souvenait des interrogations de Madison.

"- Oui, tu peux me tutoyer...enfin...ça fait bizarre...mai bon... à propos du paiement, il n'y a pas de problème. Si un échelonnement sur trois mois vous facilite la vie, je veux bien. Ainsi, vous me ferez 3 règlements que j'encaisserais chaque mois. Vous voulez?... "
Il ne savait pas où était partit la patronne, haussant le ton de façon un peu indiscrète.

Invité

La journée continue sa course tranquillement mais surement. Je ne posais pas mon regard toutes les cinq minutes sur la pendule. J'étais bien assez occupée pour ça et puis le temps n'avait que peu d'importance. Mon existence avait été déjà très longue et au fil des années j'y avais fait de moins en moins attention. C'était assez normal sinon je serais folle à l'heure qu'il est. J'avais récupéré ma liberté ce jour-là, ce jour où j'avais délaissé ma vie de mortelle. Devenir enfant de la lune est la meilleure chose qui me soit arrivée dans la vie. Certes j'avais ce don mais il s'agissait d'une malédiction à cette époque. Mais ma vie a été bousculée et plus jamais je ne me suis sentie seule ou à l'écart. Il s'agissait de ma véritable famille même si nous n'avions pas de lien de sang. Enfin pas tous. Nous étions en vie et c'était ce qui comptait le plus même si les Volturi avaient tenté de nous éteindre. Ils le regretteraient amèrement un jour. Dans un sens je m'en étais faite le serment et ayant rencontré certains d'entre eux, je ne pouvais que les détester davantage. Mais pour l'instant mon existence était calme ou presque. J'avais rencontré Leah, une louve au tempérament intéressant et à présent il s'agissait de Douglas. Lui aussi était un loup et un alpha d'ailleurs. Cela pouvait se ressentir dans sa façon d'être et dans ce charisme si propre au meneur de meute. Il était un dominant et je pouvais sentir les sentiments des gens à son égard. Certes les demoiselles avaient été charmés et fortement attirés par lui, mais d'autres le craignaient tandis que certains le respectaient. Pourtant je me demandais comment il faisait pour ne pas trop se faire remarquer. Après tout s'il vivait ici cela devait faire depuis un petit bout de temps. Je n'en savais pas beaucoup sur lui, sur sa meute. Il faudrait qu'il m'en dise bien davantage lors du pique-nique dont toute la ville serait au courant dans peu de temps.

J'errais derrière le bar, écoutant sa réponse à ma question. Suite à cette dernière, je devais bien avouer que je n'avais pas de quoi presser la bière. Cependant dans la réserve il se pouvait qu'il y ait de quoi satisfaire cet homme. Je m'y rendais, les sens toujours à l'affut. J'écoutais d'une oreille la conversation qu'il avait en compagnie d'un habitué. Je ne fis aucune remarque mais revins bien vite avec un pack de bière. Je le lui montrais en le posant sur le bar.

"Je n'ai que ça. Mais le café tient toujours si cela te tente."

Je commençais immédiatement à le tutoyer. C'était étrange étant donné que je ne tutoyais pas les autres avec facilité. Pourtant si nous devions nous revoir il fallait que je fasse quelques efforts. Cependant il me vouvoyait de nouveau de son côté, cela était étrange mais passons. Je l'écoutais avec attention et remarquais quelques regards intéressés par notre conversation. Ce n'était pas si passionnant que cela pourtant. Bref je réfléchis rapidement et pris ma décision. Après tout je n'allais pas avoir ça sur les bras pendant des mois, ce serait pénible.

"Non je te règlerais dès que tout sera terminé et rangé. Je n'aime pas faire traîner les choses. Mais si je te tutoie, fais-en autant je te prie. Ce serait plus agréable."

Je revenais bien en face de lui, attendant si oui ou non il voulait une de ses bières ou un café. Après tout ce n'était pas du tout artisanal et n'appréciant que très peu l'alcool je n'avais pas grand chose à lui proposer. Après tout il n'y avait pas forcément de tout dans ma boutique. J'avais des mineurs en plus, leur montrer un tel produit pourrait les tenter et les faire mentir également. Il serait préférable de ne pas avoir les parents sur mon dos et ainsi continuer mon existence paisible. Enfin plus si paisible que ça. Posant mes avants-bras sur le bar, je plantais ou tout du moins tentais de planter mon regard dans celui de Douglas. Je l'étudiais à ma manière si l'on peut dire. Tentant de lire ses sentiments et ainsi de découvrir ce qui pouvait se tramer dans son esprit. Après c'était surtout de la chance si j'avais bon ou non. Mais avec cet être il ne fallait pas que mon instinct me lâche, il était un atout parmi tant d'autres au vu de mon clan. Ne connaissant que très peu le sien, il fallait rester sur mes gardes sans pour autant agir comme si j'étais face à un vampire. Dans ce cas-là je n'étais plus réellement la même, que voulez-vous.. Les vampires ne sont pas mes amis les plus chers. Les voir dans les flammes serait même un magnifique spectacle. Cependant je ne devais pas m'égarer car ce genre de pensées pouvait aller très loin.

"En tout cas je suis ravie d'être tombée sur toi. Après tout je peux faire ta connaissance et découvrir une personne résidant ici depuis longtemps. Tu pourrais me faire visiter ce que je n'aurais pas pu voir par moi-même sans connaître les environs comme ma poche."

Je lançais un regard furtif et vif au reste de l'assemblée avant de porter mon regard sur Douglas. Après tout il serait impoli de ne pas le regarder alors que je converse en sa compagnie. Repoussant une mèche derrière mon oreille, la même qui me gênait depuis tout à l'heure, je n'allais pas tarder à attacher ma chevelure.

"Et tu en as encore pour longtemps pour la fuite? Après je pourrais très bien t'offrir de quoi déjeuner rapidement. Ce ne sera pas du grand art mais déjà ça surtout si tu as d'autres travaux à faire en ville. Les gens seront peut-être moins curieux qu'ici, qui sait."

Je disais la fin de mes propos dans un sourire, soudainement plus aucun regard n'était posé sur nous. Il fallait remettre les points sur les i au final. Tant pis il était amusant de les faire s'imaginer diverses petites choses même si je ne pouvais pas réellement savoir lesquelles.

"Sinon pour le pique-nique, nous pourrions nous retrouver vers les 11 heure si cela ne te dérange pas. Après je ne sais pas réellement où. Une petite idée?"

Invité

Madison était une femme plutôt gentille et prévenante. Elle posait un paquet de questions comme pour être sûr que tout serait « cadrer ». ça ne dérangeait pas Douglas, il s'en amusait.

"- Heuu...juste une bière ça ira bien. Je ne vais pas commencer à me faire un « goûté » alors que j'ai du boulot sur ta toiture! Tout ceci est très aimable mais ça fait environ une heure que je bosse et si je continue sur ce rythme, j'aurai pas terminé ce soir! "
Il esquissa un léger rictus accompagné un bref clin d'oeil tandis qu'il portait de nouveau la bouteille de bière à sa bouche.

Madison s'était accoudé près de Monroe, profitant qu'il soit là pour faire une pause et lui tenir compagnie.

"- Ce week end...Je passerais vous prendre et on verra où est ce qu'on peut manger. Tout à l'heure je vous ai proposé ce pic nique sans savoir où nous irions. Nous verrons bien et si d'ici là une idée vous vient, ça sera avec plaisir que je vous suivrais. "

L'entrepreneur fit sa bière, descendit de son tabouret pour retourner à sa tache.

"- C'est très gentil de votre invitation mais je dois retrouver mon frère qui est sur un autre chantier alors pour le déjeuné que vous me proposiez, ça sera ceinture...Je voudrais vraiment voire où il en est et pouvoir lui donner un coup de main le plus rapidement possible. Vous savez, je ne devrais pas être seul sur votre toit mais promettez moi une chose...Ne le répétez à personne! "

Il s'était approché de la jeune femme comme s'il allait lui révéler un secret. Il avait passé un moment agréable à la regarder mais il devait s'y remettre, il s'éloignait vers la porte, sûr qu'elle aurait les yeux sur lui encore quelques seconds, alors il se retourna, la regarda dans les yeux en lui faisant un signe de la main tandis qu'il ouvrait la porte de l'autre pour sortir.

Le temps ne s'était guère amélioré, et ces quelques instants à l'intérieur avait réchauffé Monroe, une fois dehors, il sentit la différence.
Il grimpa à l'échelle, et ce remit à fixer la plaque sur le toit. Il imaginait la tête agacée des gens qui devait entendre l'entrepreneur travailler et perturber le silence de cathédrale qu'il y avait à l'intérieur.
Il lui restait peu de chose à faire, bientôt, il commençait à ranger tout le matériel qu'il avait utilisé. Depuis le matin, l'humidité ambiante ne s'était pas dissipé et le toit restait glissant, Douglas avait été surprit une ou deux fois lorsqu'il était monté le matin, depuis, il avait été très prudent.

Il fit un premier voyage pour descendre une partie de ses outils, il remonta, un peu pressé par le temps qu'il avait déjà passer à réparer le toit.
Il remonta énergiquement. Dans cette ruelle, la hauteur était plus importante qu'en façade. En effet, le bâtiment n'avait pas d'étage mais sur le côté, la rue s'enfonçait, permettant d'accéder à la réserve qui était un peu enfoncer dans le sol.
La hauteur de la devanture du sol à la gouttière devait être de 3 m, et dans la ruelle, elle était de 4m50 ou 5m.

Douglas arrivait en haut, se précipita pour attraper une caisse à outil qu'il y avait à deux mètre sur le pans du toit. Quand soudain, il glissa.
Aussitôt, il se mit à plat ventre, pour avoir le plus de prise possible mais rien n'y fit. Il se voyait finir en bas.

Les mains tentant de s'agripper à chaque aspérité de la toiture. Il glissait. Ses doigt appuyant de toutes ses forces pour s'enfoncer dans le revêtement de « bardage canadien ». Il glissait toujours. Douglas sentit ses pieds touchés la gouttière mais avant qu'il réalise qu'il devait les caler dedans pour stopper sa chute, il entendit le bruit de la gouttière trembler, ses pieds basculait dans le vide entrainant son corps vers une chute prévisible. Le visage tendu, il réagit avec la vitesse d'un éclair pour s'agripper au bord du toit.
En une second, Douglas était dans le vide, se retenant par un bras à la gouttière qu'il avait déjà gravement amoché.

Invité

Le week-end s'annonçait mouvementé et pas en solitaire pour une fois. Heureusement la pleine lune ne serait pas encore présente et je saurais donc me tenir à carreau. L'instinct ne serait pas aussi fort que je pourrais le ressentir lorsque notre amante la lune posait son regard sur nous. Quand ses rondeurs caressaient notre âme pour ainsi nous conduire bien plus loin de notre apparence mortelle. Mais je ne devais en rien m'égarer car je n'étais pas seule. D'une part je travaillais et d'autre part un être dont je ne savais rien allait réparer mon toit. À part son prénom, son nom ainsi que son emploi je ne connaissais que très peu de choses de cet homme. Il était tout comme la demoiselle que j'avais rencontré il y a quelques temps. Pourtant ça ne m'aidait en rien. Il était une énigme et je me demandais alors si j'en étais une pour lui. Il m'avait fait comprendre qu'il savait des choses sur moi, ou tout du moins qu'il savait que je vivais et travaillais dans les environs. C'était assez problématique car je désirais être au calme. Il avait une meute? Si tel était le cas ils devaient tous connaître mon existence et là encore je ne pouvais pas laisser passer ce genre de choses. Il en allait de ma survie mais surtout de la protection de ma meute. Je serais sur mes gardes lorsque nous serons seul à seul. De toute manière je ne connaissais pas ses intentions. Loin de là même bien que ses sentiments m'étaient connus. Tout du moins ceux qu'il pouvait ressentir sur le moment. Je ne les contrôlais pas mais cela pouvait me permettre de lire en lui. Certes son apparence était celle d'un homme sur de lui, dominant mais l'âme est souvent très différente de ce que l'on peut montrer au reste du monde. Mais je m'égarais une nouvelle fois, habitude que j'avais depuis si longtemps déjà. Ma vie avait été longue et parsemée d'embûches, de joie mais aussi de tristesse. Je ne suis pas là pour raconter mon passé.

Du coup j'acquiesçais à ses propos tout en le regardant sortir et retourner à son travail. Au moins il aurait terminé dans la journée si tout allait pour le mieux. Observant ma clientèle pendant quelques minutes, je me repris en main pour ainsi reprendre mon emploi. Passant entre les clients j'aidais mes deux employés dans leur tâche car plus les minutes passaient et plus les gens arrivaient. Même si le bruit était présent, les gens ne se plaignaient pas. Ils étaient agacés, en colère ou alors totalement blasés. Un tourbillon de sentiments se trouvait dans cette pièce. Je remarquais alors un couple. Leur amour était si fort l'un pour l'autre que si je n'avais pu contrôler mon don j'aurais été engloutie. Suffoquant quelque peu je m'éloignais d'eux et retournais vers ma paperasserie. Les commandes étaient prêtes et il faudrait que je fasse mes comptes de manière parfaite pour ne pas être dans le rouge. Je devais également payer Douglas à la fin de son travail et j'aurais la paix pour de bon. Je ne le reverrais que lors de notre pique-nique. Que pourrais-je bien emporter? Vu nos deux emplois respectifs nous n'aurons pas forcément le temps de nous revoir durant la semaine, il vaudrait mieux que je lui donne mon numéro de fixe. Cette idée ne m'enchantait guère mais si je désirais avoir des réponses à mes questions et ainsi savoir ce qui se tramait dans les environs, il fallait que je fasse des efforts. Pourtant mes pensées furent balayées par un bruit peu commun mais surtout par les sentiments des gens aux alentours. Relevant la tête, je me dirigeais vers la porte, refusant que les autres sortent. Faisant attention, j'avançais sur le trottoir pour ainsi voir ce qui se tramait. Je me dirigeais vers le bruit et c'est là que je vis la situation peu avenante dans laquelle se trouvait Douglas. Retenant mon souffle je me doutais d'ores et déjà qu'il mettrait son secret en péril s'il tombait pour de bon. Et s'il continuait sur cette lancée, la gouttière ne tiendrait pas longtemps.

Sans dire un seul mot, mes pas me guidèrent vers l'échelle pour ainsi tenter de l'amener vers lui. Le temps que je fasse cela qui sait ce qui pourrait advenir. Retenant quelque peu mon souffle j'agissais rapidement mais de manière humaine. Les gens aux alentours observaient la scène avec terreur ou appréhension. Je me blindais face à ce genre de ressentis pour ainsi rester maitresse de mes actes. Ma tenue n'en sortirait pas indemne mais ce n'était pas le plus important, loin de là. Écoutant le grincement de la gouttière j'espérais avoir placé l'échelle à temps.

"ça va aller? Rien de casser?"

J'attendais de voir comment il allait réagir. Il aurait été plus aisé de se laisser tomber tout en se rattrapant ou autre, car sa nature l'aurait sûrement aidé. Mais les témoins étaient bien trop présents. J'étais inquiète dans un sens, après tout il serait bête qu'il se blesse ou que quelqu'un d'autre soit blessé. Mon passé me permettait de me préparer à tout mais il y avait des limites. Je n'avais pas pu tout vivre dans mon existence même si cette dernière était longue. Posant mon regard sur l'homme loup, je ne pouvais qu'attendre...

Invité

L'entrepreneur était enfin sur l'échelle. « Enfin » parce que sa condition de Loup-garou ne lui permettait pas des sauts d'humeur comme tout à chacun- bien que même chez les humains, ça ne soit pas très agréable pour l'entourage qui en subit les conséquences- car les émotions violentes et soudaine comme la rage ou la douleur pouvait le contraindre à le transformer.
Malgré sa condition d'Alpha et les qualités intrinsèque qu'un Loup-garou de son rang peut posséder, telle que la maitrise de soit, Douglas connaissait son tempérament un peu explosif, son caractère très dominateur qui « annihilait » un peu le fait qu'il soit capable- qu'il doive- se contenir.

Vexé par son imprudence, doublement car c'est Madison qui venait à son secours, il sentait déjà les battements de son cœur dans ses tempes, ses respirations étaient fortes et saccadées. Monroe connaissait ses symptômes.

Il sentait toutes les odeurs avec beaucoup plus de clarté. Il regarda Madison qui était redescendu et tenait l'échelle. Au bout de l'impasse, il y avait un couple de personnes âgés et un jeune homme qui s'avançait de façon un peu hésitante, prit entre l'envie de passer pour un héros et celle de respecter les consignes de Madison qui avait lancé à leur encontre des « c'est bon, ça va...ça n'est rien, ne vous inquiétez pas! ».

Douglas n'avait rien, il aurait bien pu lâcher la gouttière pour retomber sur ses pieds sans le moindre problème, il n'en aurait pas eu moins le sentiment de passer pour un con aux yeux de Miss Konhet, engendrant le même tumulte de colère qu'à cette instant où il était sur l'échelle...

»- Madison... » Souffla Monroe à l'encontre de la jeune femme comme s'il venait de faire un marathon.

»- Retournez vers le magasin, rassurer tout le monde...Maintenant! Ils ne doivent pas venir...Sous AUCUNS PRÉTEXTES! »

Sa voie avait changée, un timbre roc, presque guttural ponctuait plusieurs mots. Douglas restait comme pétrifier sur le haut de l'échelle. Sa silhouette restait dans le prolongement de l'échelle. Finalement, il tourna la tête vers Madison.

La jeune femme pu constater que l'iris gauche avait changé de couleur...et de forme, le visage de Douglas avait une pilosité plus dense.

Il luttait pour ne pas se transformer.

Il commença à redescendre. Les barreaux ,auxquels il s'était retenu, étaient un peu déformé. La lutte interne qu'il se livrait avait mit à rude épreuve les échelons d'aluminium qu'il tenait. La puissance développée par ses mains tétanisées sur les barreaux avait eu raison de leur résistance.
A présent, il était seul dans l'impasse. Il s'éloigna le plus profondément possible des rues passantes.
Il tentait de ne penser à rien mais la moindre image de sa chute pouvait réduire tous ses efforts à néant en une fraction de second.
Il tomba à genoux sur le sol, les poings serrer, les bras nouer « enfoncer » dans l'asphalte, respirant le plus régulièrement possible. Tous ses sens étaient aiguisés, il sentait la frontière plus proche que jamais mais il savait comment basculer d'un côté ou de l'autre comme il le voulait, seulement, les situations ne sont pas toujours idéales et propices et dans ces cas là, il lui faut du temps.

Ça ne faisait pas plus de 3 ou 4 minutes qu'il avait faillit tomber et pourtant le temps lui paraissait une éternité.

Le tumulte de la rue lui venait plus fort que jamais, odeurs et bruits le mettait à l'épreuve dans sa transe.
Soudain, il perçut une discution. La voie d'un jeune homme...des jeunes femmes...18...22 ans...pas plus....

« - HooOo! L'autre, tu l'as vu arriver dans la librairie. Il faisait son gros bras...ha,ha,ha!...Le gros bras...Il s'est bien cassé la gueule du toit! Ha,ha,ha...! Trop fort, ça rime...ha,ha,ha,ha,ha... »

Des rires, une odeur qu'il reconnu. Celle du jeune homme de la ruelle, celle d'un gamin voulant épater le groupe de fille qu'il accompagnait, celle d'un petit coq qui devait être au rayon des magasins pour ado de la librairie.

Dans la pénombre de l'impasse, la forme d'une sorte d'énorme Loup grandissait...Surement celle d'un Loup-Garou...Un Alpha........

Invité

La situation s'était très bien arrangée et heureusement les gens écoutaient mes dires. Ainsi ils reculaient ou alors se dirigeaient vers une toute autre direction. Cependant les choses se bousculaient à nouveau. Les sentiments de Douglas s'entremêlaient si fortement et je compris bien vite que le calme n'était plus parmi nous. Comme quoi cette journée ne pourrait sans doute jamais être tranquille. Tant pis, il était en bonne santé même si je ne doutais pas qu'il s'en sortirait d'une manière ou d'une autre. Je faisais toujours en sorte que les badauds et curieux s'éloignent pour ainsi ne rien risquer. Je ne savais pas réellement ce que ce raz-de-marée de sentiments allaient provoquer. Me tournant vers la populace du moment je leur faisais de nouveau signe de reculer. Après tout étaient-ils idiots au point de se lancer tête la première vers le danger? Certes lire les sentiments était un don que j'avais acquis il y a bien longtemps déjà mais les humains pouvaient également avoir un sixième sens des fois. Pas ceux-là dirait-on. En tout cas vu que Douglas s'en était sorti indemne quelques personnes s'éloignaient. J'étais dos à lui quand sa voix me parvint. Il faisait un effort surhumain pour se contrôler et il n'était pas complexe de s'en rendre compte. Je faisais un dernier geste à l'encontre des passants et m'approchais de l'échelle pour ainsi poser mon regard sur cet homme que je venais à peine de rencontrer. L'écoutant avec attention j'acquiesçais à ses propos tout en observant son visage. Quel curieux changement.. Il était.. Ce n'était pas comme pour nous autres enfants de la lune. Ses sentiments et surtout les négatifs pour l'instant le conduisaient à perdre la raison et surtout à montrer au monde qui il était réellement. J'agissais alors avec rapidité pour prendre quelques personnes avec moi et rentrer dans la boutique. Je fermais la porte sans verrouiller le tout. On aurait pu croire à une prise d'otage sinon.

Bonjour ma réputation par la suite. Je fis signe à mes employés de m'écouter avec attention et je pris alors la parole après avoir frapper dans mes mains. Je leur souriais aimablement et surtout poliment. Mon regard était serein bien que je restais aux aguets d'un quelconque changement. Il ne fallait pas céder à la panique et je le retrouverais peu de temps après.

"Mesdames et messieurs veuillez m'excuser de vous déranger. Cependant je vous prierais de ne pas sortir pour l'instant. En effet il serait bon de rester ici pour ne pas vous blesser. Pour vous rendre l'utile à l'agréable je vous offre à chacun une consommation gratuite. Mais qu'une seule sinon vous me mettriez sur la paille. Je vais donc aller voir notre cher entrepreneur pour ainsi savoir quand tout sera ok."

Je laissais échapper un léger rire entre mes lèvres et laissais à mes employés le soin de s'occuper des clients. Par la suite je m'éloignais pour ainsi prendre de nouveau la porte. Humant l'air je cherchais sa trace et ce ne fut pas si complexe que cela. Après tout il avait une fragrance reconnaissable aisément. Discrète je tentais malgré de tout paraître naturelle. Je repoussais une mèche de ma chevelure et me dirigeais alors vers une impasse. C'est là que tout sembla différent. Je m'arrêtais durant quelques secondes avant de reprendre ma route. Je pris la parole bien que cela ne devait sûrement servir à rien.

"Douglas?"

Et c'est là que je fus face à une masse assez impressionnante. Je me demandais si nous étions comme lui une fois que la pleine lune nous caressait le visage. Souriante je n'étais pas mal à l'aise. Je ne savais pas réellement pourquoi mais voir un loup même de cette taille n'était pas une image affreuse ou effrayante. Loin de là c'était mon univers, mon existence et surtout ma liberté. Il était un être de légende tout comme pouvait l'être toute ma meute. Mon regard se posait sur lui et une certaine tendresse pouvait s'y lire. Je n'étais pas réellement très proche, il était préférable de garder une distance de sécurité. Même si ses sentiments me parvenaient toujours, mon instinct me guidait sans relâche.

"Personne ne sait que tu es ici et tu ne risques pas d'être découvert. Je suis même impressionnée par cette apparence. Un véritable loup... C'est magnifique."

Il était encore plus certain qu'il s'agissait d'un alpha. Disons que l'on pouvait sans doute en reconnaître un quand on l'avait en face de soi. Tout son être semblait le hurler tout comme pour celle m'ayant fait devenir un être libre. Mes souvenirs étaient souvent flous et je ne pouvais pas réellement faire la part des choses entre ce qui était réel ou non. Cependant l'apparence de Douglas était splendide. Penchant la tête sur le côté j'avais soudainement hâte d'avoir la lune en compagne et de pouvoir ainsi apprécier ses rondeurs. Ressentir l'air dans mes poumons et la terre sous mes pattes. Oui hâte.. Tellement hâte..

"Je ne pensais pas pouvoir apprécier cela aussi vite mais cela n'empêchera en rien notre rencontre lors du week-end. J'espère simplement que tout va pour le mieux pour toi. Est-ce le cas? Ne tentez pas de me mentir, je le saurais."

Je tentais de faire un pas de nouveau dans sa direction pour ainsi voir sa réaction. Dans tous les cas je lui en avais dit un peu plus que ce que je pensais lui offrir aujourd'hui. À voir son attitude et si ses sentiments s'étaient apaisés. Bien entendu depuis le début je murmurais, chuchotais pour que personne d'autre que lui ne puisse entendre mes dires.

"Tu es obligé de m'en dire bien plus à présent. Ma curiosité n'est pas rassasiée, loin de là même."